
La voiture électrique pollue-t-elle ?


La voiture électrique n’émet aucune émission de gaz à effet de serre (composant gazeux qui absorbe le rayonnement infrarouge émis par la surface terrestre et contribue à l’effet de serre ; l’augmentation de sa concentration dans l’atmosphère terrestre est l’un des facteurs à l’origine du réchauffement climatique). En effet, une voiture électrique ne possède pas de pot d’échappement ; n’utilise pas d’hydrocarbure (contrairement à la voiture thermique avec l’essence) ; ne dégage aucune fumée et tout cela se résulte donc par de l’air propre (non pollué).
Malgré l’absence d’émission de gaz à effet de serre, la voiture électrique pollue quand même surtout lors de la fabrication. Il faut en effet deux fois plus d'énergie (transport des pièces détachées, assemblage, matière première) pour construire une voiture électrique qu'une voiture thermique. Cela est en particulier dû à la fabrication de batteries extrêmement énergivores. La production d’une batterie électrique est fortement émettrice de gaz polluants.

Ainsi, la fabrication des batteries conduit à l’émission d’une quantité de dioxyde de carbone (CO2) telle qu’il faut avoir parcouru environ 50 000 km avant que la voiture électrique soit moins productrice en CO2 qu’un véhicule thermique.
Le nombre de kilomètres à parcourir afin qu’une voiture électrique soit plus propre qu’une voiture thermique dépend selon la capacité de la batterie. En effet, cela signifie concrètement qu’une Tesla Model S et une Nissan LEAF, qui ont respectivement des batteries de 100 kWh et 30 kWh, ont généré respectivement 17,5 tonnes de CO2 pour le modèle américain et 5,3 tonnes pour le modèle nippon (car la production d’1 kWh libère environ 175 kg de CO2 dans l’atmosphère). En Allemagne, ce chiffre s’élève à 100 000 km, car il dépend en réalité de la provenance de l’électricité utilisée lors de la production. En France, l’énergie est majoritairement produite à partir du nucléaire (une source peu émettrice de gaz à effet de serre) donc qui pollue bien moins qu’en Allemagne où l’énergie utilisée provient surtout du charbon.

Une étude menée par des chercheurs suédois révèle qu'en termes d’émissions de CO2, une voiture avec un moteur à combustion interne (essence ou diesel) peut rouler pendant huit ans avant d'atteindre la même charge de pollution qu'un véhicule électrique neuf disposant d’une batterie de 100 kWh. Autrement dit, un modèle électrique n’ayant pas le moindre kilométrage à son compteur est plus polluant et nocif pour l’environnement qu’un diesel ou une voiture à essence de 8 ans d’âge.


VS
Si l’on garde un véhicule électrique pendant 200 000 km, son impact sur le climat est réduit de 27 à 29 % par rapport à un véhicule essence, et 17 à 20 % par rapport à un diesel. Si la voiture électrique est conservée pendant 100 000 km, elle aura un impact de 9 à 14 % en moins par rapport à une voiture thermique.

Les quantités de CO2 émises par les voitures entièrement électriques dépendent donc de la provenance de l'électricité qu'elles utilisent. Pour être réellement écologiques, les voitures électriques doivent être alimentées par des sources propres et renouvelables, telles que le solaire ou l'éolien. Le nucléaire ne fait évidemment pas partie de la liste des énergies propres et renouvelables.
La production mondiale d’électricité est pour 15% d’origine nucléaire (qui ne produit pas de CO2) remise en question dans de nombreux pays européens. 40% de l’électricité provient de centrales à charbon polluantes et 20 % de centrales à gaz. Pour l’instant, l’électricité renouvelable est encore marginale.

